Un mois après l'attaque surprise des Allemands du 10 mai 1940, les armées françaises sont en repli... stratégique. En clair, tout... ou presque... s'écroule... Le général de Gaulle a été nommé sous-secrétaire d'Etat à la guerre. Que ne l'avait-on écouté lorsqu'il préconisait l'emploi des chars... Mais l'heure n'était plus aux jérémiades. Pour le moment, il propose le remplacement du général Weygand par le général Hutziger comme généralissime. Il propose aussi de continuer la guerre en se repliant en Bretagne. C'est ce qu'on appellera d'une façon parfois ironique « le réduit breton »...

Le président du Conseil, Paul Reynaud, semble convaincu. Il déclare:

- « Plutôt que de retraiter vers le sud, ne serait-il pas plus sage de rassembler les forces qui subsistent dans la presqu'île armoricaine, comme une main tendue vers l'Angleterre et l'Amérique ? »

Les généraux Georges et Weygand trouvent ce projet extravagant et freinent des quatre fers. Mais Reynaud tient à son idée, d'autant plus que Churchill l'approuve en demandant s'il ne serait pas possible d'établir une tête de pont sur l'Atlantique, en Bretagne par exemple. Cela conforte Reynaud qui répond que la question est à l'étude et qu'un commandant est désigné pour ce nouveau front : le général Altmayer, et que le ministère des Travaux publics est chargé de ramener sur place le matériel de la ligne Maginot...

Reynaud mandate de Gaulle pour aller à Rennes afin de prendre contact avec les responsables de la défense de l'ouest. Faute d'avion, le général, qui se trouve alors à Bordeaux, fait la nuit du 14 juin, la route en voiture. Il arrive à 10 h à Rennes. Le général Altmayer n'étant pas encore là, de Gaulle commence la réunion avec le général Griveaux commandant la 11è région (Nantes) et le capitaine de frégate Cusset représentant le préfet maritime de Brest.

On déploie une carte de la Bretagne. Deux lignes de résistance sont prévues. La première suit le Couesnon et la Vilaine. La Xè armée est prévue pour occuper cette position. On pense disposer de 18 divisions franco-brittaniques, une division belge, et d'autres divisions en cours de débarquement. La seconde ligne ira de St Brieuc à Lorient.

Quimper est pressentie comme capitale et les divers corps constitués de l'Etat se partagent les lieux d'accueil.

De Gaulle était pour la Bretagne, bien qu'il ne se fît pas d'illusions, mais il pensait que si le gouvernement s'y repliait, il n'aurait plus tard d'autre issue que celle de partir par la mer.

Pendant ce temps les Allemands s'enfoncent de plus en plus dans le pays et bientôt l'idée du réduit breton aura fait long feu... L'Histoire allait trop vite en ces heures tragiques.

L'heure de Pétain allait sonner. Celle du général de Gaulle aussi...

 

(A plus...)

 

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