`"Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes fondamentaux de ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir !"

(Pierre Dac)

 

 

Posant le journal qu'il venait de parcourir, Monsieur Lamerluche se carra dans son fauteuil, saisit son verre et laissa tomber … ces mots :

- « C'est le début de la fin...

- Attention, répondit Monsieur Latanche qui lisait en face de lui, c'est le début de la fin ou la fin du début ?

- Je ne vois pas la différence. C’est du pareil au même !

- Vous trouvez ? Pour vous, la fin et le début, c'est la même chose ?

- Je n'ai pas dit ça. Je sais distinguer ces deux mots. Mais, le début de la fin, et la fin du début, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. C'est toujours la fin, F.I.N. comme disait l'oncle dont j’ai oublié le nom à l’article de la mort.

- Vraiment, votre intelligence se termine là où commence la mienne ! Vous faites erreur. Quand je dis : c'est le début de la fin, c'est la fin et j'en suis au début. Tandis que lorsque je lance : c'est la fin du début, je suis au début et j'en arrive à la fin. Vous saisissez ?

- Je suis surtout saisi … de stupeur devant votre raisonnement. Pour tout dire, je comprends mal le début et je n'en vois pas la fin.

- Le début est au commencement.

- Cela s'entend : je ne suis pas un débutant !

- Je vais essayer d'être plus clair. Commençons par la fin afin de mieux remonter au début.

- Je préfèrerais descendre...

- Vous finirez par des cendres... Mais ce n'est pas encore le propos. Remontons donc au début.

- Allons-y, et pour nous aider... Garçon, cria Monsieur Lamerluche, deux blancs secs pour nous remonter !

- Voilà : pour pouvoir terminer, il a bien fallu que je commence ! Il n'y a jamais de fin sans début, tandis que l'inverse est possible : tant de gens commencent quelque chose et ne le finissent jamais ! On comprend donc mieux le début en partant de la fin, on sait toujours où cela commence, rarement où cela finit.

- Je crois que je vous comprends : ainsi, je sens que ça commence à me fatiguer... C'est l'évidence. Comment cela va-t-il se terminer ? C'est difficile de le dire...

- Oh ! Vous savez, moi, ce que j'en disais...

- Au fond, vous parlez pour ne rien dire. Au début, on vous écoute. A la fin...

- A la fin du début... ou au début de la fin ?

- Vous n'allez pas recommencer ? Vous allez finir par m'indisposer réellement.

- Allez, je clos le chapitre: on pourrait continuer ainsi sans fin... A votre bonne santé !

- A la vôtre !

- Ce sera le mot de la fin ! »

 

(à plus...)

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