… et pas dans n'importe quelle circonstance...

Nous sommes le dimanche 4 juin 1944. Le général Eisenhower se trouve dans son quartier général de Southwick House près de Porstmouth. L'heure est grave. La date du débarquement en Normandie a été fixée au lendemain 5 juin. Eisenhower veut s'entourer de tous les avis avant de prendre sa décision car la situation météorologique n'est pas bonne. Il demande son avis au général de Gaulle. Ce n'est pas seulement au chef de la France libre qu'il s'adresse, mais plutôt à l'allié fidèle.

Il lui explique donc les disposition du plan Overlord. Mais les prévisions météorologiques ne sont pas favorables pour les 48 h à venir. Le débarquement doit être programmé au plus tard le 7 juin s'il veut bénéficier des conditions de lune et de marée. Sinon, il faudrait attendre au moins trois semaines pour retrouver les mêmes bonnes conditions.

Deux éléments sont à prendre en considération. D'abord, les troupes sont sur le pied de guerre depuis déjà pas mal de temps ; on ne peut les garder ainsi plus longtemps si l'on veut préserver le secret de l'opération. Repousser le débarquement signifierait le retour des troupes dans leurs cantonnements car on ne peut les garder plus longtemps sur les navires.

De plus, les rapports reçus de la Résistance prévoient que les rampes de lancement des V 1, la bombe volante allemande, seront opérationnelles sur les côtes de la Manche à compter du 15 juin. Il est prévu de lancer ces engins de mort sur les côtes sud de l'Angleterre, ce qui aurait pour effet destructeur de perturber la concentration des troupes fort nombreuses dans ce secteur.

Majoritairement, les conseillers d'Eisenhower, pour la Royal Navy et la Royal Air Force, plaidaient pour un report de l'opération, arguant qu'un débarquement par gros temps serait voué à l'échec. De Gaulle lui dit alors :

« A votre place, je ne différerais pas. Les risques de l'atmosphère me semblent moindres que les inconvénients d'un délai de plusieurs semaines qui prolongerait la tension morale des exécutants et compromettrait le secret. » (« Mémoires de guerre » tome II l'Unité, 1942-1944, Plon)

Finalement la date retenue fut le 6 juin car on assistait à une amélioration du temps qui ne demandait qu'à s'affirmer. On sait maintenant que les mauvaises conditions météorologiques gênèrent sans doute l'opération. Mais ce fut un élément important du succès de cette gigantesque opération...

Allez, à plus...

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