En 2009, je suis allé interviewé le responsable de la communication de l'Automobile Club de l'Ouest au Mans, qui gère les 24 heures du Mans. C'était pour l'almanach du Maine 2009 et certains ont peut-être pu lire cet article. Pour les autres, le voici.

C'est une façon de répondre à ceux qui trouvent que les circuits automobiles (Le Mans entre autres...) sont inutiles et gaspilleurs d'énergie... Mais non, ils sont utiles... La preuve... Une précision : Le Mans est un circuit d'endurance, contrairement aux circuits de F 1 qui sont des circuits de vitesse...

 

 

 

Le monde de l'automobile progresse toujours. Ces progrès réalisés en un siècle sont considérables et l'on ne s'étonne plus maintenant de telle ou telle innovation technique en se disant : c'est normal... Ce ne l'a pas toujours été... Dans ce domaine, la célèbre course automobile des 24 heures du Mans a joué un grand rôle car elle est le laboratoire de toutes les innovations automobiles. Ces innovations ont porté sur la voiture mais aussi, et on y pense moins, sur le revêtement routier. Pour une course comme celle des 24 heures, et pour des voitures très basses afin d'offrir le moins de prise au vent, le bon état de la chaussée est primordial. Il importe qu'elle soit parfaitement plane, sans aucune aspérité. Et savez-vous que les fameuses bandes blanches, autrefois jaunes, ont vu le jour au Mans ?

En ce qui concerne la voiture, on pense d'abord aux améliorations apportées au moteur. Certes... Mais on oublie les autres « détails » qui sont extrêmement importants comme l'éclairage, les pneus, les liaisons radio, j'en passe et des meilleures...

La forme de la voiture a évolué; les premières voitures étaient des carrosses à moteur... Maintenant l'aérodynamisme est de rigueur, et plus encore de nos jours la protection de l'environnement.

Mais laissez-moi vous égrener les améliorations qui ont vu le jour depuis les débuts des 24 heures du Mans...

 

1906 : premier Grand Prix de l'ACF sur le Circuit de la Sarthe. Apparition du revêtement goudronné (silicaté), puis en 1922 sur la ligne droite des Hunaudières d'un revêtement spécial (goudron, Vialit, silicates et gravillons).

La même année : première jante amovible testée avec succès par Michelin sur la Renault de Szisz, vainqueur du premier Grand Prix de l'ACF.

 

1923 : Le Grand Prix de l'ACF devient les 24 heures du Mans. Apparition de l'éclairage routier. Les principales difficultés du circuit sont éclairées par des projecteurs sur support (technique Magondeaux)

 

1926 : phare anti-brouillard. Il s'agit d'un phare additionnel central appelé « le cyclope » ou encore « le monocle ». Victoire de la Lorraine-Dietrich N° 6 de Bloch et Rossignol.

 

1927 : Apparition de la première traction avant mise au point par les ingénieurs Grégoire et Fenaille sur la Tracta.

 

1933 : première ligne axiale jaune sur les Hunaudières afin de permettre au pilote de mieux voir son positionnement sur la route. Signalons que déjà en 1922 la ligne droite des Hunaudières avait été consacrée « laboratoire national » par les Ponts et Chaussées.

 

1951 : pneu radial. Victoire en catégorie 1501 à 2000 cc de la Lancia Aurelia 820. Le pneu radial de série verra le jour en 1972 sur Corvette.

 

1952 : Naissance de la liaison radio véhicule-stand par l'installation d'une antenne sur l'aile de la Cunningham C4-R. Le pilote est ainsi en liaison constante avec son stand, et réciproquement.

La même année : injection directe sur Mercedes 300 SL. Elle verra de très nombreuses applications en série après 1965 et permettra de résoudre des problèmes de pollution.

 

1953 : freins à disques testés sur la Jaguar type C N° 18 victorieuse avec Rolt et Hamilton, et équipée en freins Girling.

La même année apparition du premier tableau de bord anti-reflet sur les Alfa-Roméo. Cette innovation sera ensuite généralisée pour tous.

 

1963 : moteur à turbine sur la BRM qui sera hors classement de course bien que placée à la 7è place du général.

La même année apparition des phares à iode. A l'origine, il s'agissait de phares de complément sur les Porsche et Ford. En 1965 les phares principaux seront à iode, avec des lampes H4.

 

1970 : moteur rotatif expérimenté sur Chevron à motorisation Mazda. En 1991 victoire de Weidler-Herbert-Gachot sur Mazda 787 B.

La même année, apparition du stratifié de type Kevlar. Ce nouveau matériau, qui allie légèreté et rigidité, est testé sur la Ligier JS1.

 

1974 : moteur à turbo-compresseur testé en 1974 et qui verra sa première victoire en 1976 avec la Porsche 936 de Ickx et Van Lennep.

 

2006 : première victoire d'une motorisation Diesel avec l'Audi R10 de Biela-Pirro-Werner. Déjà en 1949 et 1950 on avait assisté à la première participation d'une motorisation Diesel au Mans avec Delettrez.

 

Vous pouvez constater que nos voitures actuelles bénéficient de toutes ces améliorations qui sont devenues « monnaie courante », si je puis employer l'expression...

Alors, si vous voulez voir de plus près ces fameux bolides, n'hésitez pas à aller voir la course. Vous ne pouvez pas vous tromper. Elle se déroule toujours au cours de la 24è semaine de l'année. Pour cette année, c'est trop tard. Mais prenez date pour juin 2010 ! (pour vous lecteurs d'octobre 2010, ce sera juin 2011...)

Gérard Nédellec

(réalisé avec les renseignements fournis par le service de communication des 24 heures)

 

(A plus...)

 

Ah ! Un détail... Je m'absente pour 5 jours, le temps d'aller à Châteaulin  le 8 pour la sortie officielle de mon dernier livre ("L'Ecole des Frères"... faut-il encore vous le rappeler ?...) et participer dimanche 10 au salon du livre de Châteaulin. Le blog sera donc muet pendant ces jours...  Je sais que ce sera dur pour vous... Vous me retrouverez la semaine prochaine.

 

(A re-plus...)


 

 

 

 

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